HERBICIDES ET ENVIRONNEMENT Site entretenu par Pierre Lachance, agronome |
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Cultiver sans herbicide : les facteurs de réussite Autres textes d'intérêt par Pierre Lachance, agronome, et Denise Rouleau, agronome Plusieurs agriculteurs relèvent le défi ! Pour cultiver sans herbicide, vous devez connaître les mauvaises herbes, vos champs et votre caractère. Connaître ses champs et ses mauvaises herbes. Une lutte raisonnée contre les mauvaises herbes commence par la connaissance. Vous devez connaître vos champs et vos mauvaises herbes afin d'établir une stratégie de répression.
Pour connaître ses champs, il faut les marcher et prendre des notes. Ici, il y a du chiendent. Là, il y a de l'abutilon. Pour localiser les différentes mauvaises herbes, il faut savoir les identifier. Il existe des publications très bien illustrées et des cours bien documentés dans les institutions d'enseignement agricole. Visitez vos champs quelques jours après les interventions de désherbage pour en vérifier l'efficacité mais aussi au milieu de l'été, en prévision de l'année suivante. Prenez des notes quand les mauvaises herbes sont assez avancées et facilement identifiables mais avant que le feuillage de la culture soit trop dense. Une visite après la récolte apporte aussi beaucoup d'information. Champ égoutté, drainé et pas de vivaces Pour produire sans herbicide, on doit choisir un champ où il n'y a pas de problème majeur de vivaces comme le chiendent, le souchet, le prêle. Ces vivaces doivent être éliminées ou sérieusement affaiblies l'année précédente par des cultures compétitives comme le seigle, par une demi-jachère ou par des moyens chimiques appropriés. L'égouttement et le drainage doivent être excellents, autrement la période propice au désherbage mécanique devient trop limitée. De plus, le timing n'est pas le même dans les zones mal égouttées et dans le reste du champ ce qui rend les interventions difficiles à positionner dans le temps. Semez un peu plus profond Les interventions mécaniques se positionnent mieux lorsque la culture est d'un stade uniforme dans tout le champ. Pour cela, le semis doit être de profondeur uniforme. Semez lentement. On suggère de semer 1/4 de pouce plus profond car la houe rotative peut déterrer des grains ou des grains en germination dans un sol meuble. Un taux de semis élevé a beaucoup d'avantages. Il compense pour d'éventuelles pertes de population causées par les opérations de désherbage et il rend la culture compétitive plus tôt dans la saison. Le faux-semis En culture conventionnelle, le faux-semis permet d'éliminer une partie des mauvaises herbes qui lèvent tôt dans la saison. Il s'agit de préparer le sol comme on le prépare pour un semis normal. Au lieu de semer immédiatement, on laisse les mauvaises herbes lever (une semaine ou deux) puis on passe à nouveau le vibroculteur avant de semer. On choisi d'effectuer un faux-semis dans le cas d'une culture qui s'accommode d'un semis tardif comme le soja. La rotation des cultures Les champs qui bénéficient d'une rotation des cultures ont généralement moins de problèmes de mauvaises herbes. Le maïs en continu favorise les espèces de mauvaises herbes qui s'adaptent bien à des semis hâtifs et à des récoltes tardives. D'année en année, ces mauvaises herbes prennent de l'importance et deviennent difficiles à combattre. En changeant de culture on peut briser leur cycle. Les céréales se récoltent avant la maturité des graines de plusieurs espèces de mauvaises herbes. Ceci permet de diminuer la banque de graines du sol. Les récoltes hâtives permettent la demi jachère, la culture d'engrais verts ou tout autre forme de contrôle des mauvaises herbes jusqu'à la fin de la saison. La prairie diminue les réserves de graines de nombreuses annuelles comme le chou-gras et l'herbe à poux. Le désherbage
Le désherbage mécanique sur le rang se pratique grâce à la houe rotative (picotteuse) ou à la herse-peigne. Essentiellement, ces instruments sont efficaces sur les mauvaises herbes au moment de leur germination jusqu'à quelques jours après leur levée. Le succès de ce genre de désherbage réside dans le " timing " de l'opération. Ces instruments doivent être utilisés lorsque les conditions sont asséchantes car le principe en jeu est de briser les plantules ou d'exposer leurs racines à l'air et au soleil. Le programme le plus usuel consiste en un passage avant la levée suivi d'un deuxième passage 7 à 10 jours plus tard. La houe rotative est aussi utilisée en culture sur billons ou en semis direct avec certaines modifications.
Dans les cultures en rang, le sarcloir à pattes d'oie complète le travail de la houe en désherbant entre les rangs. Les pattes d'oie fixées à un support rigide ou en "C" sont plus efficaces que les pattes d'oie montées sur un support en " S " pour les mauvaises herbes avancées. Dans le cas du maïs, on peut renchausser le rang lors d'un sarclage tardif. Ceci étouffe ou retarde les mauvaises herbes récemment levées sur le rang et permet la formation d'une plus grande masse de racines. Dans le cas du soya cultivé en rang, on doit sarcler en évitant de placer des mottes sur le rang pour éviter de nuire au battage. Planifiez vos semis de soya de façon à récolter après les premières gelées si vous visez le marché de la consommation humaine. Vous éviterez ainsi de tacher les grains au battage. Au moment du sarclage, une culture intercalaire peut être semée entre les rangs du maïs pour concurrencer les mauvaises herbes et prévenir l'érosion.
De bonnes pratiques préventives
Joignez l'Association CULTURES SANS HERBICIDES ! Bibliographie Integrated Weed Management, Kelner, Juras et Derksen, Plan vert de la Saskatchewan, Mars 1996
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