HERBICIDES ET ENVIRONNEMENT

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CULTURES INTERCALAIRES

D.C. Cloutier1 et M.L. Leblanc2

 

1 Institut de malherbologie, C.P. 222, Sainte-Anne-de-Bellevue (Québec), Canada H9X 3R9.

2 Institut de recherche et de développement en agro-environnement, irda.gif (271 octets), 3300 Sicotte, C.P. 480, Saint-Hyacinthe (Québec), Canada J2S 7B8.

 

INTRODUCTION

Les sarclages ne peuvent généralement être effectués qu’au début de la saison de croissance du maïs. Par conséquent, pour continuer la lutte contre les mauvaises herbes après cette période, des cultures intercalaires ou des polycultures peuvent être semées entre les rangs de maïs. Mis à part la lutte aux mauvaises herbes, cette technique est surtout intéressante pour la conservation des sols.

Les cultures intercalaires désignent les espèces semées dans le maïs-grain et qui ne sont pas récoltées. Le terme de polyculture est utilisé dans le cas où des cultures sont semées entre les rangs de maïs-ensilage et sont récoltées avec le maïs, surtout pour améliorer la qualité de l'ensilage. Ces deux pratiques culturales sont présentés séparément.

 

CULTURES INTERCALAIRES

Les cultures intercalaires étaient utilisées beaucoup avant l'avènement des herbicides au cours des années '50. Celles-ci répriment les mauvaises herbes par compétition ou par allélopathie. Elles peuvent aussi réduire l'érosion des sols, contribuer au maintient ou augmenter le niveau de la matière organique, capter une partie des éléments minéraux lessivables, améliorer ou empêcher la dégradation de la structure du sol et fixer de l’azote dans le cas des légumineuses.

De nombreux essais ont été réalisés au Québec et quelques généralités peuvent en être dégagées. Il est important de souligner que les résultats peuvent varier beaucoup d’une personne à l’autre et selon les méthodes utilisées et le temps des interventions.

Règle générale, les cultures intercalaires sont souvent des espèces fourragères semées après un dernier sarclage. Le semis peut être effectué de différentes façons (Cyclone, boîte Gandy sur le sarcleur etc.). Le taux de semis utilisé est généralement celui utilisé pour un semis de pleine surface mais converti à la surface effectivement semée (8 kg/ha mais sur 60% de la surface seulement (45 cm sur 76 cm), donc 4,8 kg/ha).Exemple réel ? préciser les espèces concernées.

Selon nos propres observations, les cultures intercalaires suppriment peu les mauvaises herbes, ce sont plutôt les sarclages mécaniques qui détruisent les mauvaises herbes. Les cultures intercalaires qui sont compétitives contre les mauvaises herbes réduisent aussi le rendement du maïs. En général, il est préférable de semer les cultures intercalées le plus tard possible pour permettre au maïs de bien se développer. Cependant, il faut aussi s’assurer qu’il y aura suffisamment d’humidité pour permettre à la culture intercalée de s’implanter. Tout comme les mélanges fourragers, il est préférable d’utiliser deux espèces pour permettre au moins à une de celles-ci de s’implanter dans le cas de conditions climatiques impropices à l’autre espèce dans le mélange. Le trèfle rouge ou le trèfle blanc, en mélange avec le ray-grass, sont les plus souvent utilisés. Ils sont peu compétitifs contre les mauvaises herbes et le maïs mais ils occupent l’entre-rang pendant la saison de croissance. Selon nos observations, ils s’implantent en juin mais se développent très peu jusqu’en juillet. Cependant, en août, lorsque le feuillage du maïs laisse plus de lumière pénétrer et lorsque les pluies deviennent plus abondantes, ils se développent pour occuper une bonne partie de l’entre-rang à l’automne lors de la récolte du maïs.

Certaines espèces sont beaucoup plus agressives contre les mauvaises herbes (seigle ou trèfle incarnat, par exemple) mais elles ont aussi tendances à réduire le rendement du maïs surtout si elles sont semées trop tôt.

Les cultures intercalaires peuvent aussi être utilisées dans le cas où il y a application d’herbicides en bandes.

 

POLYCULTURES

La polyculture est la production simultanée de deux ou plusieurs cultures en même temps et sur le même champ. Outre les effets bénéfiques mentionnées pour les cultures intercalaires, celles-ci peuvent aussi augmenter le taux de protéine et améliorer la composition de l’ensilage destiné au bétail.

Quelques essais ont été effectués par le Campus Macdonald de l’Université McGill en utilisant les espèces oléo-protéagineuses suivantes: soja, lupin, haricots grimpants. Ces espèces peuvent augmenter la qualité de l’ensilage mais les détails de la régie restent à développer.

 

RÉFÉRENCES 

Jobin, P. Et Y. Douville. 1997. Engrais verts et cultures intercalaires. Centre de développement d’agrobiologie, Sainte-Élizabeth-de-Warwick, Québec, 20 p.

Leblanc, M.L., D.C. Cloutier et G.D. Leroux. 1993. Évaluation des sarclages et des cultures intercalaires comme méthodes alternatives de désherbage dans le maïs-grain. In: J.-M. Thomas (Ed.) Maîtrise des adventices par voie non-chimique. Comm. 4e Conf. Int. I.F.O.A.M. Dijon (France) 5-9 juillet 1993. p. 263-267.

Leblanc, M.L., D.C. Cloutier et G.D. Leroux. 1993. Le désherbage du maïs grain combiné à l’utilisation d’herbicides en bande et de cultures intercalaires. Journée d’information scientifique: de la parcelle au champ. 17 Nov. 1993, Drummondville, C.P.V.Q. p. 65-76.

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